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Siemens décroché dans les téléphones portablesDimanche 23 janvier 2005 @ 20:59:20 | Auteur: gillouCela risque de rester comme le grand échec du patron du groupe sur le départ Heinrich von Pierer : les téléphones portables, vitrine technologique de Siemens mais en déficit chronique, risquent à terme d'être intégrés dans un partenariat, voire carrément vendus. L'activité "ne peut pas continuer à exister telle qu'elle est", martèle le président du directoire depuis quelques semaines, disant vouloir présenter "un concept" si possible jeudi prochain lors de l'assemblée générale des actionnaires qui marque son départ.
Changement de ton toutefois cette semaine : "Il serait exagéré de s'attendre à un concept représentant une solution définitive dès l'assemblée générale", a-t-il prévenu dans une interview publiée ce vendredi.
Le sort de l'activité, sujet d'interrogations depuis des années, pourrait ainsi ne pas être immédiatement tranché.
Les téléphones portables ont donné au groupe une image moderne. Heinrich von Pierer profite de la moindre occasion pour présenter lui-même les nouveaux modèles.
Mais Siemens est moins réactif que ses concurrents face aux nouvelles tendances du marché. Ses ventes en Asie ont ainsi longtemps souffert parce qu'aucun de ses téléphones n'était doté d'appareil photo.
Et la dernière génération, la série 65 intégrant les dernières nouveautés et objet de beaucoup d'espoirs, a souffert de problèmes de logiciel.
"Le marché ressemble de plus en plus à celui de l'électronique de divertissement, avec une concurrence croissante et une baisse des prix", relève Nikolaus Mohr, expert de la société de conseil Accenture qui vient de réaliser une étude pour l'hebdomadaire Wirtschaftswoche. Pour lui, "Siemens ne peut pas être de la partie".
Depuis début 2003, l'allemand est relégué à la quatrième place mondiale.
Sa part de marché atteignait 7,6% au troisième trimestre, selon l'institut Gartner. Loin des 31% du leader incontesté, le finlandais Nokia, et des 15% sous lesquels Siemens juge impossible de gagner de l'argent.
Sur l'exercice 2003/04 clos fin septembre, la fabrication de téléphones portables s'est d'ailleurs soldée par une perte d'exploitation de 15 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 4,475 mds EUR.
Les ventes unitaires ont bondi de 31% à 51,1 millions d'appareils, mais le prix moyen a baissé sur la même période de 16%.
Aussi, Heinrich von Pierer, plutôt conciliant jusqu'alors, a-t-il récemment durci le ton, laissant quatre options : "Assainir, fermer, vendre ou coopérer".
"Nous préfèrerions la solution d'un partenariat stratégique à 50-50", commente Theo Kitz, analyste chez Merck Finck.
Cela "permettrait à Siemens de conserver un certain degré de contrôle sur le design et le marketing afin d'offrir des solutions intégrées (du réseau aux téléphones) aux opérateurs de télécommunications", explique-t-il.
Siemens a déjà fait ce choix dans l'électroménager, avec Bosch, et les ordinateurs, avec le japonais Fujitsu. Mais il pourrait aussi décider d'une vente pure et simple.
Dans les deux cas, faute de candidat en Europe, les regards se tournent vers l'Asie. La presse a évoqué le fabricant chinois Ningbo Bird avec qui Siemens a un accord de distribution, le japonais NEC et le sud-coréen LG Electronics.
Une fermeture en revanche semble peu envisageable.
"Avec une fermeture, beaucoup de valeur serait détruite --rien que la marque Siemens a une valeur inestimable", dit Heinrich von Pierer, "en outre, nous devons penser à nos salariés et nos clients".
Quant aux possibilités de restructuration, elles semblent maigres. Siemens a déjà supprimé près de 6.500 emplois depuis 2001 dans ses activités de téléphonie mobile (téléphones et réseaux), et ses coûts sont parmi les plus bas de tous les fabricants du secteur.
Source:le journal du net |
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